• Mathilde : comment je suis devenue bénévole à l'EDC

    J’ai contacté l’association en 2007, à la fin de mes études. Sans situation stable financièrement, devenir famille d’accueil était un bon moyen d’avoir la compagnie d’un chat sans s’engager pendant des années.

    J’ai donc rencontré Cédric, un bénévole de l’association à cette époque, qui souhaitait mieux connaître ma situation et mes motivations, et il m’a expliqué en quoi consistait devenir famille d’accueil, quels étaient les « droits et les devoirs ».

    Peu après, Nicole Lopes m’a contactée pour me demander si je pouvais recueillir, non pas un ni deux, mais 3 chatons ! L’arrivée de ces petits pensionnaires dans mon appartement reste inoubliable, si mignons, si joueurs, mais aussi tellement « casse-cou » et « casse-tout » ! Il faut savoir qu’il y aura bien quelques petits dégâts !

    S’ensuivent séance vermifuge, visite chez le vétérinaire, nombreuses « sessions » câlins et jeux, puis premiers appels d’adoptants pour venir les voir. Et là, on se dit qu’il va falloir être forte, pour laisser partir ces petites boules de poil si attachantes...

    A peine le temps de les voir partir que de nouveaux protégés me sont confiés. Et c’est ainsi depuis maintenant près de 7 ans ! Et on ne s’en lasse pas !

    Ils ont chacun leur histoire, qu’on ne connaît pas forcément, mais leur regard en dit long parfois. Au fur et à mesure, on me confie des chats ou chatons plus craintifs, voire plutôt sauvageons ! On comprend à ce moment-là l’intérêt d’une grande cage de socialisation : plus rassurante pour eux, et plus facile pour les approcher en douceur, les habituer aux caresses et leur donner confiance en l’être humain, qui n’a pas toujours été tendre avec eux.

    Chacun a son caractère bien particulier, et c’est toujours une belle histoire avec chacun d’entre eux : apprendre à les connaître, les rassurer... Il n’y a pas de mot pour expliquer le bonheur de les voir s’épanouir petit à petit, du chat chétif et craintif, les voir devenir de beaux chats au regard vif et au poil luisant ! Ils nous apprennent la patience, la douceur, être à l’écoute...

    Ildiou en est un bon exemple : Marie-France l’a attrapé à côté de Saint-Loubès, où on lui avait signalé un groupe d’une dizaine de chats, vivant sur le parking d’une entreprise de transport. Lorsque je l’ai récupéré, c’était un petit « sauvageon », atteint d’un fort coryza. Après des soins quotidiens et beaucoup de temps à lui parler, le caresser doucement, il est devenu un beau chaton en pleine forme, au regard doux et en quête de câlins !

    Icadelle & Ildiou
    Ildiou et sa sœur Cicadelle, à leur arrivée chez moi en septembre 2013

    Ildiou
    Ildiou en janvier 2014


    Il n’y a pas toujours que des moments faciles ou heureux, j’ai dû faire face à la mort de certains d’entre eux, emportés par une maladie sans que les soins du vétérinaire ne puissent les sauver. Un vrai choc, des larmes, mais on pense à ceux qui sont toujours dehors, et qui ont besoin d’être secourus. Alors on recueille de nouveaux chats, sans oublier pour autant ceux qui sont partis trop vite. Et lorsqu’on reçoit des nouvelles des chats adoptés dans leur nouveau foyer, on se dit qu’on ne fait pas tout ça pour rien !

    Etre famille d’accueil, c’est prendre davantage conscience de la misère féline. J’ai eu envie d’en faire plus pour ces malheureux, en accompagnant Nicole lors de ses interventions de captures sur le terrain, puis en allant en faire seule, et là, on réalise encore plus la difficulté du « terrain » : les conditions de vie parfois terribles des chats errants, les riverains qui ne supportent plus de les voir se reproduire et ne veulent pas coopérer. Je n’ai pas pu faire beaucoup de captures, mais dans l’association, les besoins sont tellement variés qu’on peut toujours trouver quelque chose à faire pour aider !

    Artigues
    Groupe de chats à la ZI d’Artigues : il devait y en avoir 7 à capturer, Nicole et moi sommes reparties avec 10 chats !


    On ne peut pas sauver toute la misère animale, mais en s’engageant dans l’association, on peut contribuer à la réduire à son niveau, et l’investissement de chacun des bénévoles permet, au final, de sauver plusieurs centaines de chats de la rue chaque année.

    Alors, on se dit que ça vaut le coup de donner un peu de son temps !