• SEJ

    SEJL'Ecole du Chat Libre de Bordeaux nourrit un groupe de chats libres près de la gare de Bordeaux depuis 10 ans. A la fin de l'été, alors que la nourrisseuse Maria se dirigeait vers le point de nourrissage du bois, elle entendit un petit miaulement dans les buissons, puis apparut un joli chat angora noir et blanc. Il se dirigea d'un air décidé vers elle, et se frotta à ses jambes en ronronnant. Elle comprit immédiatement qu'il s'agissait d'un chat perdu (en effet, sur ce site, il ne reste actuellement aucun chat sociable, et elle n'avait jamais vu ce chat auparavant dans le quartier). Elle examina le chat, qui se laissait manipuler très facilement : c'était un mâle castré, maigre, sans tatouage.

    En face du site, se dressent plusieurs HLM, donc elle se dit qu'il était possible que ce soit le chat d'un nouvel arrivant, qui se promenait simplement (et comme il ne s'agissait pas d'une femelle, pas de risque de prolifération, la situation n'était donc pas urgente, d'autant que le site est très sûr et que le chat n'y courrait aucun danger immédiat). Elle a ensuite fait des recherches, appelé la SPA, consulté le site chat-perdu.org, mais personne ne cherchait ce joli angora !

    Une des collègues bénévoles de l'association, Aliénor, l'accompagna lors d'une visite suivante pour prendre le chat en photo, afin de passer une annonce sur internet. A chaque fois que notre nourrisseuse revenait, elle sifflait, et tout de suite, "Gribouille" (nom donné par Aliénor) lui répondait, surgissant du bois, tout heureux de se faire caresser. Il la suivait partout, montant sur le capot de sa voiture quand elle voulait partir, la forçant à redescendre pour le mettre de côté : un véritable crève-cœur !

    Les familles d'accueil, en cette période de naissances de chatons, manquaient. Donc il a fallu une bonne semaine de plus avant de trouver une solution pour sortir Gribouille du site. Une dame du quartier acceptait de le garder le temps qu'on retrouve ses maitres, ou qu'il soit placé à l'adoption. Mais d'abord, il fallait vérifier qu'il ne soit pas identifié par puce électronique. Ce qui fût fait grâce au lecteur de l'association, et miracle ! Le lecteur lisait la présence d'une puce dans le cou du chat ! Notre bénévole n'en croyait pas ses yeux, et renouvela l'expérience à plusieurs reprises. Ni une, ni deux, le chat fût embarqué dans une cage de transport et dans la voiture, direction la maison de la dame qui allait le garder ! Puis, appel au Fichier Félin, et enfin, appel à la propriétaire. Et le lendemain, Mme B. était là pour récupérer son "Sej" (véritable nom du minou).

     
    Ce chat était perdu depuis 2 longs mois, il avait disparu de son jardin à Bègles, pendant son absence, et Mme B. avait disposé des affichettes dans sa rue, mais n'avait pensé ni à prévenir la SPA, ni à passer une annonce sur internet, certaine que Sej, s'il n'était pas mort, ne s'était pas éloigné! Et pourtant, il avait bien parcouru plusieurs kilomètres, sans doute poussé par la faim, avant de tomber heureusement sur ce site de l'association, et de s'y poser enfin !
     
    Tout est bien qui finit bien : Sej a retrouvé sa famille, sa maison, et ses compagnons-chats. Et cela grâce à l'identification ! En effet, nous trouvons tout au long de l'année des dizaines de chats sociables, souvent stérilisés, qui ne sont sans doute pas tous abandonnés, mais simplement perdus. Mais comment retrouver les propriétaires si l'animal n'est pas identifié ? Si vous tenez à votre chat, faites-le identifier ! On entend souvent de la bouche des maîtres, a posteriori : "mais il ne sortait pas du jardin !". Jusqu'au jour où il en sort, et qu'il se perd !!! C'est vraiment un investissement financier minime par rapport à l'importance du geste : c'est le seul acte qui peut le sauver s'il se perd, et vous le ramener à la maison. Alors n'hésitez plus !